jeudi 1 septembre 2011

Google + : votre vrai nom, sinon rien



Google + : votre vrai nom, sinon rienDébat - L’utilisation de sa véritable identité sur Google+ est une règle qui ne devrait pas être remise en cause. Pour Eric Schmidt, Google+ est en effet un service d’identité. Et les internautes souhaitant conserver leur anonymat ? Ils ne sont pas obligés de s’inscrire, Google+ est optionnel leur répond le président exécutif de Google.
Google a suscité la polémique en juillet en suspendant les comptes des utilisateurs n’utilisant pas leur véritable nom sur Google+. C’est en effet une des règles édictées par la firme américaine – ce qui n’était toutefois pas une évidence à l’ouverture des inscriptions…
Eric Schmidt, dont la formulation s’avère parfois maladroite, par exemple lorsqu’il affirmait en 2009 que seuls les criminels se souciaient de protéger leurs données personnelles, est revenu sur la politique de Google vis-à-vis de l’utilisation des véritables noms sur Google+.
Google+ est un service d'identité 
Pas question de faire preuve de souplesse sur ce point. La controverse et les appels à l’utilisation de surnoms et pseudos sont balayés par Eric Schmidt. « Google+ est totalement optionnel. En fait, beaucoup, beaucoup de personnes veulent s’y inscrire. Si vous ne voulez pas l’utiliser, vous n’y êtes pas obligé » commente-t-il.
« Il y a des gens pour qui utiliser leur véritable nom n’est pas approprié, et c’est complément optionnel, et si vous êtes l’un d’entre eux, ne le faites pas. Cela semble évident » ajoute-t-il encore.
En clair, les mécontents peuvent, librement cette fois, passer leur chemin. Quant aux internautes qui s’inscrivent, ils donnent de fait leur consentement, autorisant Google à connaître leur identité – ainsi que différentes données personnelles. Une vrai manne pour une firme qui fait ainsi de l'anonymat une exception.
Pour Eric Schmidt, Google est, à ce stade du développement, essentiellement un service d’identité. Sous cet angle, difficile en effet d’imaginer Google contribuer à la protection de l’anonymat, au moins surGoogle+.
L'Internet aurait été meilleur avec des identités réelles pour Schmidt
L’utilisation de l’identité, et son exactitude, est même un argument fort de différenciation par rapport aux autres réseaux sociaux à en croire Eric Schmidt. « Dans le domaine du social media, nous savions 10 ans plus tôt que l’Internet manquait essentiellement d’un service exact d’identité » juge-t-il.
« Si vous y réfléchissez, l’Internet serait meilleur si nous avions eu une notion précise sur le fait que vous étiez une personne réelle, non un chien, un faux individu, un spammeur ou n’importe qui d’autre » défend Eric Schmidt, dans un avis qui ne fait pas l’unanimité. L’anonymat est au contraire considéré comme une notion essentielle, l’identité, au contraire, n’apparaissant pas comme pré-requis nécessaire, conditionnant l'accès à Internet.
Mais pour le cadre de Google, le fait de communiquer son identité, et d’autres données personnelles, est indispensable pour l’internaute s’il souhaite profiter d’améliorations, par exemple au niveau des résultats de recherche. Dévoiler son identité, c’est au final se rendre service.
Un mal nécessaire pour rendre des services aux internautes ? 
« Lorsque nous avons cela [Ndlr : un service d’identité], nous pouvons améliorer nos produits. Par exemple, si vous et moi sommes amis, et – avec votre permission, c’est très important – nous pouvons obtenir des résultats de recherche légèrement meilleurs en en sachant un peu plus sur qui vous êtes » assure ainsi Eric Schmidt.
C’est donc le caractère utilitaire du service qui prime, occultant en contrepartie les risques en termes de protection de la vie privée, mais aussi les aspects financiers pour Google lui-même, découlant de l’exploitation des données personnelles.
La richesse de Google s’est en effet construite sur la monétisation de ses internautes et l’utilisation des données, afin notamment de proposer aux annonceurs des services de publicité ciblée et comportementale.
Au travers de Google+, et un soin particulier porté à la vérification et à l’exactitude des identités, Google peut donc espérer bâtir une base de donnée très qualifiée et donc à forte valeur ajoutée.
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